À la suite d’une « prière punk » dans une église orthodoxe, trois des membres du groupe punk Pussy Riot avaient été condamnées le 17 août 2012 lors d’un procès en sorcellerie à deux ans d’emprisonnement en goulag, pour vandalisme et incitation à la haine religieuse. Pour expier son célèbre et splendide blasphème, Nadejda Tolokonnikova avait purgé une peine de deux ans au camp de travail IK-14 en Mordovie (Volga), l’un des pires centres pénitentiaires du régime totalitaire voulu par Vladimir Poutine, auto-proclamé « maître de toutes les Russies ». Ekaterina Samoutsevitch sera libérée en octobre 2012. Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina retrouveront la liberté en décembre 2013.

Neuf ans plus tard, les Pussy Riot n’ont rien perdu de leur courage et de leur détermination à dénoncer les mensonges du Kremlin et les crimes du dictateur moscovite. À la veille de Noël, le groupe de rock féministe a dévoilé le clip de leur nouvelle chanson, justement intitulée « Mama, Don’t Watch TV » (МАМА, НЕ СМОТРИ ТЕЛЕВИЗОР, en Russe), offensive musicale contre la propagande du chef du Kremlin. Le refrain s’inspire des mots prononcés par un soldat russe capturé qui, dans une conversation téléphonique avec sa mère, déclarait : « Maman, il n’y a pas de nazis ici, ne regarde pas la télévision. »

Toute personne n’ayant jamais fait l’expérience de la prison ne connaît rien de la Russie. »

Léon Tolstoï

Ne renonçant pas à leurs revendications, les Pussy Riot n’ont jamais eu l’intention de rester sans rien dire et de regarder sans protester les innocents tomber sous les bombes Russes. Qualifiées d’ennemies numéro 1 par le despote soviétique, c’est avec talent et insolence que le groupe dénonce dans sa vidéo toute la cruauté de l’occupation militaire menée par la Russie. Elles qui depuis une décennie dénoncent sans faillir le tyran Poutine, apportent ici un extraordinaire soutien à leurs frères et sœurs Ukrainiens, dont la forme comme le fond resteront longtemps gravés dans les mémoires. Avec, au passage, une belle référence au journal indépendant Franc-Tireur, qu’une membre des Pussy Riot lit en terrasse, comme un antidote à la folie et aux mystifications du criminel de guerre Poutine.

Mama, don’t watch TV, Pussy Riot.

Podcast : le sociolecte de la désinfosphère

Infox, fake news, faits alternatifs, post-vérité, toute une batterie d’expressions, mots-valises et néologismes ont émergé ces dernières années, à mesure que le phénomène de la désinformation s’installait et prenait de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Un vocabulaire émanant des sphères conspirationnistes et de celles de l’extrême droite, des auteurs de campagnes de désinformation, mais aussi de ceux qui les combattent, les vérificateurs de faits. À écouter, le podcast « Le jargon de la désinformation », dans Les dessous de l’Infox, RFI (6 janvier 2023).

Poutine gomme l’Ukraine et le Goulag

Dans une tribune pour Alternatives Économiques (02/07/2022), Nicolas Werth, Historien et directeur de recherche à l’Institut du temps présent revient sur la manière dont sont réécrits, depuis plusieurs années, les événements en Russie et le travail idéologique voulu par Vladimir Poutine pour justifier la volonté de domination du gouvernement de Moscou aux yeux de l’opinion publique. Lire l’interview de Nicolas Werth sur le site Alternatives Économiques.

L’opposant Ilia Iachine condamné à 8 ans et demi de prison

Le 9 décembre, le tribunal de l’arrondissement de Mechtchanski de Moscou a condamné Ilia Iachine, 39 ans, ancien conseiller municipal de l’arrondissement de Krasnosselski de Moscou, à huit ans et demi de prison. Il a été accusé d’avoir « diffusé sciemment de fausses informations » sur le déploiement des forces armées russes, une « infraction » récemment introduite en vertu de l’article 207-3 du Code pénal. Dans les faits, Ilia Iachine a déclaré de manière affirmative et sous couvert d’informations fiables et vérifiées que l’armée russe avait tué des civils à Boutcha, une information intolérable pour les propagandistes et les fascistes du Kremlin. Lire l’article sur le site d’Amnesty International.

Russie : la situation des droits humains au XXIe siècle

Contrairement aux mensonges véhiculés par les organes de propagande étatistes de la Russie à l’international (Sputnik News, Russia Today, Observateur Continental…) et par de nombreux autres journaux extrémistes et partisans (Réseau International, FranceSoir, etc.), plusieurs ONG dont Amnesty International estiment à environ 800 000 hommes et femmes dans des camps de concentration de travaux forcés en Russie. Prisonnières et prisonniers qui, dans une persistante tradition stalinienne, y sont réduits en esclavage.