« Nous voyons ce que nous croyons »
Contrairement à ce que pensait Saint Thomas, nous vivons dans un monde de concepts, de croyances et d’idées élaborés par notre cerveau à partir de nos propres perceptions de notre environnement. Ainsi, être pragmatique et ne partir que des faits, sans trop s’embarrasser d’idéologies, permet d’accéder à une meilleure compréhension de la vie et des complexités du monde qui nous entoure et dont nous faisons partie.
Hélas, notre cognition possède des points faibles responsables d’un hiatus, un manque de continuité entre notre monde mental et la réalité : on les appelle les biais cognitifs. Multiples et variés, ils entraînent des erreurs inconscientes de perception de la réalité, d’interprétation, de mémorisation aboutissant inévitablement à des erreurs de jugement. Comprenez que pour agir face à une situation de la vie courante ou donner un sens à une information reçue, le cerveau humain utilise des croyances subjectives inconscientes. Le risque de compréhension et de décision erronée est alors très important. Or, ce mécanisme est systématique pour tous les individus. Toutefois, en être conscient permet à l’être humain d’exercer son libre arbitre.
Ainsi, face à une même situation, chacun interprétera ce qui se passe de manière différente, selon ce que les personnes ont préalablement en tête. Ou ce qu’un tiers y a mis ! La plus dangereuse des erreurs est donc de se croire immunisé contre cela ! Consultez notre codex des biais cognitifs pour apprendre à les reconnaître.

Sophisme ou paralogisme ?
Un paralogisme (du grec paralogismos) est un raisonnement faux qui apparaît comme vrai, notamment à son auteur, lequel est de bonne foi. Le sophisme en revanche est un argument fallacieux destiné à tromper. Sophisme et paralogisme font partie intégrante de notre quotidien, lequel est rempli de ces biais cognitifs qui s’épanouissent dans les zones de confort de nos rationalités. Dans notre monde, certitudes et idées reçues vont donc bon train, au détriment d’une vision objective de la réalité.
Toujours chercher la certitude…
… Mais ne jamais s’en contenter ! Si les outils de fact-checking se multiplient, il convient, pour utiliser au mieux ces antidotes, d’être déjà sensible aux risques de la désinformation. Et donc de cultiver une forme de doute constructif. Pour affirmer qu’une opinion est fondée sur la raison, qu’elle est rationnelle et objective, il ne suffit pas de le vouloir, même très fort. Chercher la certitude peut renvoyer à une exigence rationnelle, celle de tout esprit qui a soif de connaissances solides et véritables, rejetant toute opinion empruntée, infondée, toute connaissance reçue sans qu’on ait fait l’effort de la remettre en question. Chercher la certitude, c’est ne jamais s’accommoder de nos propres certitudes et remettre en question toute prétention qu’aurait un individu de tenir pour vrai quelque chose, sur le seul mode de l’évidence, ce qui n’est alors rien d’autre qu’une croyance.
Ainsi, il importe de toujours tenir nos certitudes pour ce qu’elles sont, à savoir des certitudes et non des vérités indiscutables et inébranlables, en ne cessant jamais de pratiquer une vigilance critique à leur égard. C’est pourquoi dans la Bibliothèque Vigilante, nous luttons chaque jour pour un accès universel à une information exacte, transparente et de qualité.
La Rédaction.
Le 3 mars 2022.