Désinformation sur le conflit ukrainien : récits et tendances à l’échelle mondiale
Ces derniers jours et ces dernières semaines, les vérificateurs de faits européens ont consacré beaucoup d’efforts à la détection et à la lutte contre la désinformation concernant la situation en Ukraine. Au début de l’année, alors que la crise gagnait en intensité, la diffusion de fausses nouvelles sur l’Ukraine détectée dans l’UE était encore très faible. Les fact-checkers ont remarqué une augmentation dans la première moitié de février, même si les niveaux qualitatifs et quantitatifs de la désinformation n’étaient pas alarmants.
Cependant, après le début des actions militaires contre l’ensemble de l’Ukraine dans la matinée du 24 février, il a été constaté un changement substantiel de la situation et une augmentation de la désinformation sur les événements, tant en quantité qu’en dangerosité.
La désinformation est le casus belli de l’invasion russe. Les analyses de EU DisinfoLab donnent un aperçu des tendances communes de désinformation qui se sont répandues depuis le début du conflit en Ukraine. Toutes les recherches sont basées sur des vérifications de faits publiées par des réseaux tels que #UkraineFacts et EDMO (cf. ci-dessous).

EU DisinfoLab
EU DisinfoLab est une organisation indépendante à but non lucratif créée en 2017 à Bruxelles. Depuis 2019, elle s’attaque aux campagnes de désinformation sophistiquées visant l’Union Européenne, ses États membres, ses institutions et ses valeurs fondamentales. Œuvrant sur les interférences étrangères, les faux médias ou la désinformation lucrative, EU DisinfoLab a collaboré avec de nombreux médias internationaux. En parallèle, l’association contribue à améliorer l’éducation aux médias en dévoilant les techniques de désinformation et leur impact sur nos sociétés.
Quelles sont les actions menées par EU DisinfoLab ?
Recherche et veille technologique
EU DisinfoLab surveille en permanence les activités de désinformation sur les principales plateformes numériques (internet, réseaux sociaux, applications numériques, etc.) et traditionnelles (presse papier, radiodiffusion). Elle identifie les tendances et les menaces, alertant les activistes et les chercheurs à ce sujet et met son pool de ressources à la disposition de ses collaborateurs et des internautes.
Partage de connaissances
EU DisinfoLab développe et maintient une plateforme européenne indépendante sur la désinformation, en fournissant aux experts des outils et des ressources pour encourager la collaboration. L’association collecte des informations critiques et publie les résultats de ses enquêtes, des outils et d’autres ressources utiles aux activistes et aux experts en désinformation.
Défense des sources de données
Régulièrement, EU DisinfoLab formule des recommandations politiques au niveau de l’UE et des États membres, sur la base de leurs propres analyses, et aide d’autres organismes à s’assurer que leurs efforts sont fondés sur des analyses solides.
Sensibilisation à la désinformation
EU DisinfoLab organise également des évènements, dont une conférence annuelle, des webinaires et des ateliers, qui rassemblent des chercheurs et des spécialistes des questions de désinformation afin de partager des expériences, des outils, pour planifier des collaborations et se tenir au courant des avancées dans ces domaines.
Centre de ressources sur le conflit en Ukraine
Depuis le 17 février 2022, date à laquelle l’armée russe a planifié l’invasion de l’Ukraine sous le commandement de Vladimir Poutine, EU Disinfo Lab met à disposition des chercheurs et des internautes des informations essentielles et des liens vers des enquêtes de référence, des analyses et des vérifications des faits fiables pour aider quiconque se pose des questions à s’orienter pendant cette crise. La plateforme propose également des conseils et des moyens de lutter contre la désinformation, ainsi que des réponses fiables qui peuvent être apportées pour contrer les rumeurs et les fausses nouvelles. Maria Giovanna Sessa, chercheuse principale du DisinfoLab de l’UE, y publie régulièrement un bulletin d’information qui analyse les récits, les tendances et les stratégies de désinformation utilisées par les complotistes. Ainsi, EU DisinfoLab « recueille tous les récits, messages et tactiques, que la Russie utilise […] pour diffuser sa désinformation sur l’invasion russe. »

EDMO : Observatoire des Médias Digitaux Européens
EDMO est un observatoire indépendant qui rassemble des fact-checkers et des chercheurs universitaires spécialisés dans la désinformation en ligne, les plateformes de médias sociaux, les médias dirigés par des journalistes et les praticiens de l’éducation aux médias. EDMO promeut les connaissances scientifiques sur la désinformation en ligne, fait progresser le développement de services de vérification des faits et soutient les programmes d’éducation aux médias.

#UkraineFacts
Vérificateurs des faits sur l’invasion de l’Ukraine par les signataires de l’IFCN, UkraineFacts est une base de données mondiale initiée par Maldita (Espagne) qui vise à lutter contre la désinformation déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine.
L’IFCN est un outil collaboratif mis en place par les signataires du réseau international de vérification des faits du monde entier. Cette base de données est mise à jour quotidiennement par les vérificateurs de faits suivants :
Fact Crescendo (Afghanistan | Bangladesh | Cambodge | Inde | Myanmar | Sri Lanka) – Faktoje.al (Albanie) – Faktyoxla.info (Azerbaïdjan) – Rumor Scanner (Bangladesh) – Knack (Belgique) – Raskrinkavanje.ba (Bosnie-Herzegovine) |-AFP Checamos (Brésil) – Agência Lupa (Brésil) – Aos Fatos (Brésil) – UOL Confere (Brésil) – AFP Proveri (Bulgarie) – AFP Fact Check (Canada | Nigéria) – Annie Lab (Canada) – Mala Espina Check (Chili) – AFP Factual (Colombie | Mexique | Spain) | Colombiacheck (Colombia) | EFE Verifica (Colombia | Latin America | Spain) | Faktograf.hr (Croatia) | AFP Na Prawo Miru (République Tchèque) – Tjekdet.dk (Danemark) – Fatabyyano (Égypte | Algérie | Libye | Maroc | Iraq | Syrie | Yemen | Oman | Émirats Arabes Unis) – AFP Comprovem (Espagne) – EFE Verifica (Espagne) – MALDITA.ES (Espagne) – Verificat (Espagne) – PesaCheck (Éthiopie | Burundi | Guinée) – AFP Faktantarkistus (Finlande) – AFP Factuel (France | Côte d’Ivoire | Mali) – FactCheck Georgia (Georgie) – Myth Detector (Georgie) – AFP Faktencheck (Allemagne) – Correctiv (Allemagne) – GhanaFact (Ghana) – AFP Factcheck Greek (Grèce) – Ellinika Hoaxes (Grèce) – AFP Ténykérdés (Hungary) | BOOM (India) | FACTLY (India) | India Today (India) | Newschecker (India) | The Logical Indian (Inde) – The Quint (Inde) – Vishvas News (Inde) – Facta News (Italie) – Open.online (Italie) – Hibrid.info (Kosovo) – KALLXO.COM (Kosovo) – Re:Baltica (Lettonie) – Delfi (Lituanie) – Animal Politico (Mexique) – Mongolian Fact-checking Centre (Mongolie) – Raskrinkavanje.me (Monténégro) – AFP Factcheck Netherlands (Pays-Bas) – Faktisk.no (Norvège) – Rappler (Philippines) – VERA Files (Philippines) – AFP Sprawdzam (Pologne) – Demagog (Pologne) – Polígrafo (Portugal) – AFP Romania (Roumanie) – Istinomer (Serbie) – AFP Fakty (Slovaquie) – Källkritikbyrån (Suède) – Verify SY (Syrie) – Mygopen (Taïwan) – Taiwan Fact-checking Centre (Taïwan) – Doğruluk Payı (Turquie) – Teyit.org (Turquie | Azerbaïdjan) – Full Fact (Royaume-Uni) – Logically.ai (Royaume-Uni) – elDetector (USA) – Lead Stories (USA) – PolitiFact (USA).